Dans cet épisode de Defense Zone, nous interrogeons le colonel Eric Delapresle, chef du Sirpa Terre (Service d’information et de relations publiques de l’armée de Terre). Il revient sur son parcours au cœur des unités blindées et parachutistes, puis sur sa formation en communication stratégique pour devenir porte-parole et chef du service. Il nous éclaire sur la vision de la communication militaire aujourd’hui, perçue comme une véritable arme de guerre : influence, recrutement, gestion des crises, et rayonnement institutionnel.
🛡️ Communication : entre opérationnel, éthique et influence
Le colonel Delapresle insiste sur la transformation stratégique du Sirpa Terre : la communication n’est plus uniquement informative mais offensive, parée à influer les esprits et persuader. Recrutement, campagnes ciblées, gestion de l’image : le Sirpa maîtrise désormais le digital, les data et les réseaux sociaux. Il précise néanmoins que la véracité de l’information doit être préservée : une image postée à un moment précis reste véridique, mais – si hors contexte – peut tromper. L’éthique est au cœur du discours, ancrée dans la transparence et l’honnêteté.
🧠 Le rôle clé des officiers communication et des médias
Pour le colonel, les officiers communication doivent posséder à la fois une culture tactique et une compréhension du raisonnement médiatique : savoir transformer les opérations en messages efficaces, mais aussi contrer la désinformation. Les réseaux sociaux sont désormais cruciaux : plus accessibles aux jeunes ou à la troupe, ils exigent une hiérarchie plus agile et avertie. Servir la communication, c’est apprendre à anticiper, à encadrer, mais aussi à laisser la place à un journalisme spécialisé, notamment via des journalistes ayant connu l’immersion en unités.
🎯 Recrutement, crises et image de marque
Le premier objectif de toute communication est le recrutement. Le Sirpa Terre mesure chaque campagne par son impact sur les jeunes candidats, tout en restant fidèle à la réalité de la vie militaire. Face aux drames (décès, scandales), la communication institutionnelle sert à conforter la cohésion et la reconnaissance populaire. Le public montre aujourd’hui davantage de respect et d’empathie, notamment lors des hommages publics. Enfin, le colonel décrit l’importance de penser d’emblée aussi aux publics internationaux : la communication sert autant la France à l’étranger que sur le plan intérieur.
📌 Pour aller plus loin
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